On désigne par phytoépuration la filtration et dépollution naturelles des eaux usées, sachant que le procédé se fait par des plantes. Ce procédé est particulièrement apprécié, car il est écologique, inodore, et se présente sous un aspect esthétique assez plaisant. Si vous avez décidé d’installer vous-même un système de phytoépuration, vous devez comprendre comment ça marche, prendre connaissance de la marche à suivre, et vous préparer à l’entretien qui suivra la construction, et pour cela, nous vous éclairons.
Pourquoi construire une phytoépuration ?
La phytoépuration est un procédé 100 % naturel qui consiste à assainir et purifier les eaux usées, et ce, grâce aux bactéries naturellement présentes dans les racines de certaines plantes épuratrices, telles que le bambou, le roseau, la massette ou la laîche. Les bactéries épuratrices sont des aérobies : elles sont connues pour leur besoin d’oxygène et une absence de rejet de mauvaises odeurs. Ces bactéries sont à l’origine de la transformation des matières organiques en minérales, nécessaires aux plantes, qui elles-mêmes fournissent l’oxygène aux bactéries.
Ces plantes épuratrices peuvent s’adapter à tous les types de sols, quelle que soit la période de l’année : elles s’adaptent aux périodes sèches et humides. Contrairement à une fosse septique, le recours au système de phytoépuration ne dégage aucune odeur. En ce qui concerne les périodes gelées en hiver, il n’y a aucune crainte à avoir, car les plantes utilisées résistent bien au gel. En outre, l’eau systématiquement présente va limiter la formation et la présence de gel dans le système. Notez que même si vous voyez du gel à la surface, il ne peut pas être nocif, car les bactéries en dessous continuent à faire leur travail : elles créent de l’énergie et de la chaleur, et le système de phytoépuration est donc maintenu.
Construire soi-même une phytoépuration
Généralement, la construction de tout système d’assainissement requiert la présence d’un professionnel. Toutefois, si vous suivez certaines directives, les services publics vous autorisent à faire vous-même l’installation de votre système de phytoépuration. Avant de vous lancer, vous devez fournir un dossier à votre commune et recevoir une visite du SPANC (Service Public d’Assainissement Non-Collectif) pour vérifier la conception et l’exécution de l’installation. Si votre installation est jugée non-conforme, ou qu’elle présente des risques de danger sanitaire ou environnemental, vous devrez entamer des travaux de mise en conformité. Pour l’installation de votre phytoépuration, vous devez prévoir une superficie de 24 à 25 m2 de bassins et le système sera construit selon deux principes de filtrage :
- Par les plantes : un filtrage vertical ;
- Par la disposition des bassins : un filtrage horizontal.
En ce qui concerne le filtrage vertical, les eaux usées sont d’abord acheminées au premier bassin, qui ne comporte que des roseaux : ces derniers produisent beaucoup d’oxygène et engendrent le développement d’un grand nombre de bactéries. Ce n’est que vers le dernier bassin qu’on utilise un filtrage plus en précision, grâce à d’autres plantes. Pour ce qui est du filtrage horizontal, les eaux usées passent d’abord par une grille qui va récupérer les plus gros déchets. Du sable et des graviers fins sont disposées dans chaque bassinpour que l’eau soit filtrée horizontalement. Il y a même un drain qui va évacuer l’eau. Pour aider à cette dernière opération, le premier bassin doit être surélevé par rapport au suivant. De ce fait, si votre terrain n’a pas de dénivelé d’au moins un mètre, vous devrez installer une pompe de relevage, qui va faire circuler l’eau du premier au second bassin.
Construire une phytoépuration : qu’en est-il de l’entretien ?
Un système de phytoépuration demande un entretien qu’on pourrait qualifier de jardinier, à savoir : un désherbage, un fauchage et une coupe de roseaux quelques fois par an. Au bout d’une douzaine d’années, vous pouvez enlever la couche superficielle au râteau : cette couche est un compost qui pourra être utilisé à la fertilisation du reste de votre jardin. Vous remarquez que le système de phytoépuration ne demande pas beaucoup d’entretien, ce qui le rend économique, et plus intéressant qu’une fosse septique.
Pour installer votre phytoépuration, comptez 4 000 à 5 000 € avec un entretien gratuit que vous effectuez vous-même quelques fois par an. Quant à la durée de vie de l’installation, elle peut aller jusqu’à 25 ans. Intéressant, n’est-ce pas ?